A vaccinator administers typhoid conjugate vaccine during an introductory campaign in Burkina Faso.

Le changement climatique au Niger et son impact sur la santé communautaire

Le changement climatique devient un problème de plus en plus grave dans de nombreux pays, et le Niger ne fait pas exception. Ce pays d’Afrique de l’Ouest est confronté à plusieurs défis liés au climat qui ont un impact considérable sur la santé et le bien-être de sa population. Pour comprendre les implications du changement climatique au Niger, il est important d’examiner les tendances associées à ces changements et l’impact qu’ils peuvent avoir sur la santé des communautés. Le changement climatique affecte directement la sécurité alimentaire, la disponibilité de l’eau et la prévalence de maladies telles que la typhoïde. Le fardeau de la typhoïde est particulièrement préoccupant au Niger, où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est limité. Afin d’élaborer des stratégies efficaces pour améliorer les résultats en matière de santé publique, il est essentiel de comprendre comment ces changements affectent la santé des populations.

Tendances du changement climatique

Le climat du Niger a été très variable ces dernières années, passant par des périodes d’inondations et de sécheresses.  Les données indiquent que les régimes pluviométriques ont changé au cours des dernières décennies : certaines régions connaissent des sécheresses prolongées, tandis que d’autres sont confrontées à des inondations soudaines et extrêmes. Le changement climatique au Niger est principalement dû aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, auxquelles le Niger ne contribue que très faiblement.

Plus de 80 pour cent de la population du Niger dépend de l’agriculture, ce qui la rend très vulnérable à la variabilité du climat. Les changements dans le régime des précipitations, tels que les sécheresses ou les inondations, peuvent avoir de graves répercussions sur la sécurité alimentaire.

Quel est l’impact du changement climatique sur le pays ?

Les conséquences du changement climatique au Niger sont considérables. L’un des impacts les plus importants concerne la santé publique: en particulier, les maladies transmises par l’eau telles que la fièvre typhoïde. Le changement climatique accroît la pénurie d’eau et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. Les fortes pluies entraînent souvent des inondations, qui peuvent submerger les infrastructures sanitaires et contaminer les réserves d’eau potable avec des bactéries, notamment celles qui causent la fièvre typhoïde. Les sécheresses exacerbent la pénurie d’eau, rendant l’accès à l’eau potable plus difficile pour les communautés et augmentant le risque de typhoïde.

La fièvre typhoïde, causée par la bactérie Salmonella Typhi, est un problème de santé majeur. La typhoïde se propage par l’intermédiaire d’aliments et d’eau contaminés et est étroitement liée à la disponibilité et à l’accès à l’eau propre et à l’amélioration de l’assainissement.  Les estimations modélisées de la charge de la typhoïde font état de plus de 34 800 cas en 2021, la majorité des cas concernant des enfants de moins de 15 ans. Le Niger est fortement touché par les perforations intestinales dues à la typhoïde, qui représentent 38 pour cent des interventions chirurgicales abdominales chez les enfants de moins de 5ans. La guérison des perforations intestinales dues à la typhoïde est complexe et augmente les coûts de traitement.

La protection contre les conditions météorologiques extrêmes est cruciale

Les VCT sont un outil de santé important pour se protéger contre la fièvre typhoïde. Ils se sont révélés sûrs et efficaces, offrant une protection solide dans les environnements à forte charge de morbidité. Des études ont démontré que les VTC peuvent réduire de manière significative l’incidence de la fièvre typhoïde, y compris la typhoïde résistante aux médicaments.

Le gouvernement du Niger a pris la décision d’introduire les VTC, un outil stratégique pour prévenir et contrôler la typhoïde.  L’amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène sont également des outils importants dans la réduction des maladies d’origine hydrique. Les VTC sont efficaces dans une proportion de 79 à 85 pour cent  pour prévenir les cas de typhoïde chez les enfants âgés de 9 mois à 16 ans. Dans les régions touchées par des événements climatiques extrêmes, les VTC agissent comme une protection, fournissant une défense cruciale contre la typhoïde, avant l’augmentation du risque de maladie. Les VCT peuvent contribuer à réduire la charge qui pèse sur le système de santé et à améliorer la santé de la communauté.

Photo : Un vaccinateur administre le vaccin conjugué contre la typhoïde lors d’une campagne de vaccination au Burkina Faso. Crédit : TyVac/Build Africa Communications