Les VTC se sont révélés hautement immunogènes chez les enfants burkinabè 30 à 35 mois après la vaccination
To read this blog in English, please click here.
Le vaccin antityphoïdique conjugué (VTC) est l’un des outils les plus puissants pour prévenir la typhoïde. À ce jour, le VTC a été introduit avec succès au Pakistan, au Liberia, au Zimbabwe, aux Samoa, au Népal et au Malawi.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande en priorité la co-administration du VTC avec des vaccins infantiles, notamment les vaccins antirougeoleux et antipoliomyélitique. Les chercheurs du Groupe de Recherche Action en Santé (GRAS) au Burkina Faso ont enrichi notre connaissance des VTC et ont confirmé que ces vaccins sont sûrs et immunogènes, et peuvent être co-administrés avec des vaccins infantiles de routine lors des consultations de vaccination des 9 mois et des 15 mois. Ces données sont importantes pour les décideurs qui envisagent d’introduire les VTC au niveau national.
Une protection durable grâce aux VTC
Dans une étude antérieure, des enfants de 15 à 23 mois ont été randomisés pour recevoir un VTC et un vaccin antipoliomyélitique inactivé (IPV), un VTC et un vaccin antiméningococcique conjugué (MCV-A) ou des vaccins MCV-A et IPV (sans VTC) afin d’évaluer la réponse immunitaire au VTC et l’innocuité de ce dernier. Trois prélèvements sanguins ont été effectués sur les participants. Les échantillons sanguins ont été testés pour connaître la réponse immunitaire au vaccin.
Pour aller plus loin suite à ces résultats, le GRAS a mené une évaluation de suivi 30 à 35 mois après la vaccination afin de comparer la réponse immunitaire des participants vaccinés entre 15 et 23 mois qui ont reçu le VTC et celle de ceux qui ne l’ont pas reçu.
L’importance des données supplémentaires
L’immunogénicité durable du vaccin démontrée dans cette étude est importante, car elle confirme que la co-administration des vaccins MCV-A et IPV de routine est possible sans pour autant diminuer la réponse immunitaire au VTC à plus long terme. Ces données montrent que les enfants burkinabè vaccinés à l’âge de 15 mois seront sûrement protégés contre la typhoïde au moins jusqu’à ce qu’ils aient l’âge d’aller à l’école.
Les décideurs au Burkina Faso (et dans d’autres pays) peuvent sereinement envisager de mettre en place des campagnes intégrées ou de proposer la co-administration de vaccins en sachant que les enfants restent protégés contre la typhoïde lorsque plusieurs vaccins sont administrés en même temps. Alors qu’ils réfléchissent à un moyen de faire vacciner tous les enfants contre la rougeole, la poliomyélite, la méningite A et d’autres maladies dans un contexte où la vaccination a été délaissée pendant la pandémie de COVID-19, ils ont là une occasion d’envisager l’intégration de nouveaux vaccins tels que le VTC. Les données issues de l’étude menée au Burkina Faso confirment que les vaccins co-administrés ne changent pas le niveau de protection contre la typhoïde chez les enfants.